Plan Valorisation de l’Architecture et du Patrimoine (PVAP)pour les petites cités de caractères des Coëvrons
Les communes de Sainte-Suzanne, Saulges et Saint-Pierre-sur-Erve sont engagées pour la protection et la valorisation de leur patrimoine. Dès les années 2000, les deux secteurs ont mis en place un outil de protection particulier créé par le Ministère de la Culture : la ZPPAUP (Zone de Protection du Patrimoine Architectural et Paysager). Aujourd’hui, c’est une nouvelle étape qui s’amorce.
L’outil ZPPAUP détermine un périmètre dans lequel s’applique des prescriptions visant à préserver et améliorer les qualités patrimoniales des villages et des paysages et s’ajoutant au Plan local d’urbanisme intercommunal (PLUI). Les travaux (privés et publics) doivent recevoir au préalable l’accord de l’Architecte des Bâtiments de France qui s’appuie sur le contenu des prescriptions spécifiques de la ZPPAUP. Les habitants peuvent consulter ces prescriptions avant de définir leur projet et ainsi anticiper les possibilités de modification et d’intervention sur le paysage et bâti.
À Sainte-Suzanne, la Zone en question couvre le bourg castral et ses abords (vallée et lotissements proches). À Saulges et Saint-Pierre-sur-Erve, la Zone couvre les deux bourgs et les abords du périmètre déjà protégé des grottes de Saulges (Site classé par le ministère de l’Environnement en 2003).
Les deux périmètres sont devenus, en application de la loi LCAP de juillet 2016, des « Sites patrimoniaux remarquables », une nouvelle dénomination qui appelle à un renouvellement du regard porté sur ces patrimoines et un réajustement du cadre réglementaire d’intervention sur ces sites.
La Communauté de communes soutient et accompagne les 3 communes engagées dans cette démarche. Le travail a été confié à l’agence d’urbanisme nantaise Paume, spécialiste des documents d’urbanisme patrimonial. L’étude se déroule en lien avec les élus et l’Architecte des Bâtiments de France.
Le contenu de l’étude pour la Communauté de Communes des Coëvrons
L’étude a permis de révéler la qualité paysagère, urbaine et architecturale des sites, mais aussi d’ajuster au mieux le « curseur » réglementaire en analysant les actuelles difficultés de mise en valeur. Il s’agit de comprendre les problématiques récurrentes qui se posent lors de la restauration du bâti patrimonial et de l’insertion des constructions neuves dans le paysage ou le tissu urbain historique.
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Le Paysage : La qualité du paysage tient à la présence de végétation (haies, arbres, boisements) et des grands espaces ouverts dégageant des vues exceptionnelles. L’objectif de l’étude est donc de préserver ces éléments remarquables et de proposer un cadre d’intervention qui s’attache à la meilleure intégration dans l’environnement.
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Le patrimoine urbain et architectural : Le patrimoine bâti a fait l’objet d’une analyse particulière, les spécificités de la forme urbaine sont un atout pour la performance énergétique des constructions. Le PVAP s’attache aux nombreux détails de l’architecture qui font sa singularité et témoignent de l’histoire du territoire. Ce sont donc toutes ces « pépites » qui sont recensées dans l’étude, repérées sur plans et présentées dans des documents très illustrés pour transmettre au mieux cette connaissance des modes de construction passés.
La seconde partie du travail consiste à revenir sur les méthodes de restauration traditionnelles, à proposer des règles simples et réalistes pour la réhabilitation de ce patrimoine et notamment à évaluer le potentiel d’amélioration énergétique de ce bâti ancien. -
Les constructions récentes et futures : Dans les secteurs d’urbanisation récente (lotissements), l’objectif est de limiter l’exigence réglementaire à tout ce qui a un impact paysager sur le site (implantation du bâti, volumétries, couleurs, matériaux). L’intégration des énergies renouvelables a ainsi été au cœur du sujet. Pour les futures constructions, le projet de règlement comporte les "règles d’or" pour construire de nouvelles maisons dans ce tissu patrimonial, tout en laissant place à une créativité qui proposerait de réinventer les formes et matériaux traditionnels. Les constructions futures sont aussi le patrimoine de demain.
Son élaboration localement
À Sainte-Suzanne
La commune profite d’une situation de promontoire, grandiose, avec de très belles vues panoramiques et ouvertes. La géographie se dessine par une topographie plus ou moins escarpée qui forme des reliefs encadrés par les coteaux forestiers, les prairies maraîchères et quelques autres espaces ouverts encore préservés de l’urbanisation. Le grand paysage est un patrimoine à part entière, mais sa perception reste difficile à appréhender dans son ensemble, car les vues sont entrecoupées par les secteurs récents d’urbanisation qui cernent les contrebas du promontoire. Les abords sont aussi très routiers, alors que l’intérieur du bourg est très bien mis en valeur, le traitement des espaces publics en pavés révèle toute l’historicité du site portée par le patrimoine bâti traditionnel.
À Saulges et Saint-Pierre-sur-Erve
Le paysage aux abords de ces villages est marqué par deux aspects. La partie la plus remarquable et reconnue (site classé depuis 2003) est un canyon impressionnant qui offre au promeneur des ambiances secrètes toujours renouvelées. Autour, la partie la plus ouverte porte encore les traces des anciennes lignes bocagères qui constituaient historiquement la trame agricole. Le paysage est ouvert, les routes sont traitées avec sobriété et les belles propriétés rurales ponctuent le paysage en lui donnant toute sa qualité.
Les deux cœurs de bourg sont intéressants en termes de patrimoine bâti. Le traitement de l’espace public se doit de le mettre en valeur, tout en cadrant la place de la voiture. Dans tous les espaces urbanisés (qu’ils soient historiques ou récents), l’arbre représente un enjeu fondamental pour relier ces habitats à leur cadre paysager de vallée. Le développement de cheminements piétons permettrait également de faire découvrir toute l’ampleur de la vallée.
Enquête publique
- le 17 avril, de 9 à 12h, en mairie de Saulges
- le 25 avril, de 14 à 17h, en mairie de Saint-Pierre-sur-Erve
- le 6 mai, de 9 à 12h, en mairie déléguée de Sainte-Suzanne, commune de Sainte-Suzanne-et-Chammes
- le 19 mai, de 14 à 17h, au siège de la Communauté de communes des Coëvrons
- par courriel, à l'adresse : enquetepublique[at]coevrons.fr
- par écrit, à l'adresse Communauté de communes des Coëvrons - 2, avenue Raoul Vadepied - Châtres-la-Forêt - 53600 Evron
- par écrit, dans un des 4 registres mis à disposition dans les lieux accueillant une permanence, à leurs horaires habituels d'ouverture
- par oral, au cours d'une des 4 permanences présentées ci-dessus.
Prenez connaissance des remarques et observations formulées pendant l'enquête